Politique monétaire : La BEAC opte pour un statu quo malgré un repli de la croissance dans la CEMAC.

Après avoir réactivé ses injections de liquidités dans le système bancaire, la BEAC a plutôt opté pour un statu quo au niveau de ses taux directeurs. Le taux d'intérêt des appels d'offres et le taux de facilité de prêt marginal ont été reconduits à 5% et 6,75% au terme de la réunion du comité de politique monétaire qui s'est tenue à Yaoundé.

Principal outil pour mener la politique monétaire dans la zone CEMAC, les taux directeurs déterminés par la BEAC, fixent le taux d'intérêt auquel une banque commerciale peut emprunter de l'argent auprès de l'institut d'émission monétaire. Par conséquent, son pourcentage influence aussi le taux auquel ces banques prêtent de l'argent aux ménages, aux entreprises et même aux États. C'est la cinquième fois d'affilée que la BEAC reconduit ses taux après plusieurs hausse successives réalisées à partir de décembre 2021.

Dans un communiqué, le Gouverneur Yvon SANA BANGUI a indiqué que ce choix se justifiait par 3 raisons à savoir "des réalisations macro-économique favorables, une position extérieure confortable et une inflation globale encore élevée, malgré une inflation sous-jacente sur une tendance baissière", peut-on lire. Plus concrètement, la BEAC projette un repli du taux d'inflation à 3,9% en 2024 contre 5,6% en 2023 et assure que l'orientation actuelle de sa politique monétaire ramènerait le niveau des prix en dessous du seuil communautaire de 3%. Concernant la croissance économique, elle est estimée à 3,3% en 2024, soit en dessous du taux de 3,6% projeté par l'institution en mars dernier. La BEAC indique que celle-ci serait soutenue par une bonne tenue des activités pétrolières et non pétrolières.